Cecilia Payne : Celle qui a découvert de quoi sont faites les étoiles


"La récompense de la recherche est la joie de la découverte, mais il faut du courage pour continuer à chercher quand on vous dit que vous avez tort."

Cecilia Payne-Gaposchkin


Une étoile dans l’ombre

Dans l’histoire des sciences, rares sont celles qui peuvent affirmer avoir révolutionné la compréhension de l’univers. Cecilia Payne est l’une d’elles. Et pourtant, son nom reste largement absent des manuels.

Dans les années 1920, cette jeune femme d’origine anglaise est la première à démontrer que les étoiles sont principalement composées d’hydrogène et d’hélium; une idée impensable pour les astronomes de l’époque.


Une découverte que personne ne voulait croire

Alors qu’elle étudie à l’université de Harvard, Cecilia Payne rédige une thèse de doctorat en astronomie. Elle y applique les lois de la physique atomique à l’étude des spectres stellaires (les raies de lumière émise par les étoiles), et en déduit que le Soleil et les autres étoiles sont faits essentiellement d’hydrogène.

C’est une révolution : jusque-là, on croyait que les étoiles avaient une composition similaire à celle de la Terre.

Mais sous l’influence d’un astronome renommé, Henry Norris Russell, sa conclusion est démontée publiquement. Elle finit par atténuer sa propre thèse, bien que les faits lui donnent raison quelques années plus tard. Et Russell lui-même finira par reprendre ses résultats, sans lui en attribuer le mérite.


Une carrière freinée par le sexisme

À cette époque, les femmes n’ont même pas le droit d’être membres de la faculté de Harvard. Cecilia Payne travaille d’abord sans statut officiel, sans salaire stable, ni reconnaissance académique.

Elle finira tout de même par devenir :

  • La première femme professeure titulaire à Harvard dans le département d’astronomie

  • Puis la première femme à diriger un département scientifique à Harvard

Mais cela lui prendra des décennies, là où ses collègues masculins étaient promus bien plus vite.


Une vie de science et de passion

Cecilia Payne ne se limite pas à une seule découverte. Elle publie des centaines d’articles, écrit plusieurs livres de référence, et contribue à former toute une génération d’astronomes.

Elle épouse Sergei Gaposchkin, astrophysicien russe, et travaille avec lui sur l’étude des étoiles variables ; des étoiles dont la luminosité change au fil du temps. Ensemble, ils établissent une des plus grandes bases de données d’observations stellaires de leur époque.

Pourquoi parler de Cecilia Payne aujourd’hui ?

Parce qu’elle incarne le courage intellectuel, la patience, la rigueur, mais aussi la marginalisation silencieuse.

Parler de Cecilia Payne, c’est rappeler que les femmes ont toujours été présentes dans les sciences, mais souvent éclipsées.

C’est aussi, peut-être, inspirer une nouvelle génération à ne pas attendre qu’on lui donne la parole, mais à la prendre. 

TNTalza

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